Prévenir le burn-out

Le burn-out est en expansion constante, notamment en France. Les chiffres des victimes de burn-out augmentent depuis des années et des personnes de plus en plus jeunes sont touchées. [1]

Le 10e baromètre[2] du cabinet Empreinte Humaine réalisé par OpinionWay estime que 2,5 millions de personnes présenteraient un risque de burn-out « sévère ».[3]

Selon le cabinet Technologia, 3,2 millions d’employés présenteraient un « risque de burn-out », soit 12% de la population active. En France, l’estimation du coût social du stress professionnel est de 2 à 3 milliards d’euros[4].

Enrailler cette évolution dramatique du burn-out constitue un enjeu de santé publique et économique.

Pour lutter contre ce fléau, une identification précoce est la meilleure des solutions. Alors, comment le déceler pour réagir le plus tôt possible ?  

Par les réponses aux questions suivantes : Qu’est-ce que le burn-out ? Quels sont les signes ? Comment le prévenir, l’éviter ? vous disposerez des bases nécessaires à une prévention indispensable, parfois vitale. 

 

Qu’est-ce que le burn-out ?

D’après la Haute Autorité de Santé : le syndrome d’épuisement professionnel équivalent en français du terme anglais burnout, se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel »[5]

Dans son livre « Burn-out : ce n'est pas votre faute mais c'est peut-être votre chance »[6] , Emmanuelle Wyart propose une autre définition du burn-out : « Syndrome d’épuisement psychologique, cognitif et physique dont les prémices peuvent s’étendre de quelques mois à plusieurs années, en réaction à un investissement professionnel illimité réalisé dans un stress chronique, et dont le paroxysme – souvent déclenché par un conflit éthique, une coupure brutale de la reconnaissance ou maltraitance professionnelle – provoque une décompensation de l’individu l’amenant à un effondrement psychique et physique pouvant conduire à des troubles de longue durée ».

 

Quels sont les signes ?

L’épuisement professionnel se caractérise par une dégradation globale progressive, plus ou moins longue selon les personnes et le contexte. Son évolution, insidieuse, sur plusieurs mois voire années, peut être décomposée en plusieurs phases[7], au moins 4 :  

1. Alarme : c’est le surinvestissement, les temps de travail s’allongent, le stress devient chronique. La personne arrive encore à se reposer, sa récupération reste satisfaisante. Des symptômes apparaissent généralement non perçus comme des signaux d’alerte (par ex. insomnie, maux de ventre, de tête). « Ça va passer, c’est temporaire », mais ça dure …

2. Résistance : les déséquilibres perdurent, la fatigue s’installe, les difficultés de concentration augmentent la personne est en sur-stress, les symptômes s’estompent, la personne n’a pas conscience de la gravité de son état. « Ça va se calmer, ça va s’arranger, s’améliorer »

A ce stade de surmenage, la personne ne se rend pas compte de ses changements des derniers mois (irritabilité, isolement, détachement émotionnel). En revanche, ceux qui la côtoient (collègues, famille et amis) constatent qu’ « elle n’est plus elle-même ».
Il est encore temps d’enrayer la spirale infernale en consultant un médecin, en prenant un temps de repos, à distance du travail pour retrouver son équilibre (physique, émotionnel et mental). 

A ce point de bascule, il est urgent d’intervenir, de faire prendre conscience à la personne qu’elle travaille toujours plus, fournit plus d’efforts pour des résultats moindres : une décorrélation apparaît entre l’investissement et le résultat. La convaincre de consulter un médecin, c’est lui permettre de ne pas sombrer.

3. Rupture : les symptômes s’intensifient, se diversifient, les conséquences du stress impactent l’ensemble de l’organisme qui est en surchauffe permanente. C’est un épuisement physique et psychique. La fatigue est intense, la personne n’arrive plus à se reposer, à récupérer même les week-ends ou en vacances. « Tout est compliqué, on a plus la force ». L’attention et la mémoire sont altérées, ainsi que le contrôle des émotions. Le moindre petit caillou devient une montagne, tout requiert une énergie et des efforts considérables, l’adaptation aux changements devient impossible. Chaque décision est une épreuve.

4. Effondrement ou burn-out : la personne est épuisée sur tous les plans (physique, mental et émotionnel), rien ne va plus. Elle n’a plus d’énergie, n’est plus motivée, elle a perdu toutes ses forces, sa confiance en elle. L’anxiété est constante, le désenchantement permanent, « elle est à bout de souffle, elle n’en peut plus, elle perd pied ». Pour certains le corps dira « STOP » et ils seront dans l’incapacité de se lever, les batteries sont à plat et l’organisme a court-circuité le système pour permettre une recharge. Pour d’autres, la seule solution « pour que ça s’arrête » sera le suicide.

La personne qui avait refusé de consulter ou d’être en arrêt maladie y est alors contrainte, sur une longue période pouvant aller de quelques mois à plusieurs années. Les séquelles sur l’ensemble de l’organisme sont importantes et la reconstruction ne débutera qu’après un temps de repos variable selon les personnes, mais dans tous les cas un repos complet, absolu de plusieurs semaines. Les conséquences sur sa vie sont généralement considérables (santé, travail, famille/relations).

Pour évaluer votre situation, celle d’un ami ou collègue, l’association « Souffrance et Travail » propose un questionnaire d’auto-évaluation de l’épuisement professionnel, élaboré par Marie Pezé[8] :
https://www.souffrance-et-travail.com/guides-pratiques/auto-evaluation-epuisement-professionnel/

Pour comprendre le burn-out (de l’intérieur), vous pouvez lire les ouvrages, témoignages de personnes ayant vécu le burn-out, notamment « Burn-out, début d’une nouvelle vie » [9] de Jean-Cédric Violet, « Quand le travail vous tue »[10] et « Autopsie d’un burn-out » [11] de Aude Selly, ou le journal de consultations de « Souffrance et Travail » intitulé « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés »[12] de Marie Pezé.

 

Comment le prévenir, l’éviter ?

L’indulgence et l’excellence sont à privilégier ; l’exigence et la perfection sont à éviter. Nous sommes humains, nous ne sommes pas tenus à l’impossible. L’essentiel est de faire de son mieux, dans le contexte et avec les moyens disponibles. Ne présumez pas de vos forces, soyez optimiste mais restez réaliste et ne vous en demandez pas trop, pas trop vite, pas toujours plus … Pour éviter la sur-adaptation professionnelle, je vous recommande l’ouvrage de Karine Aubry « Trop bon élève au travail ? »[13] qui donne des solutions pour améliorer la gestion de son implication.

Vous pouvez aussi établir un plan d’actions en listant quelques objectifs (SMARTE[14]) sur les différents plans de votre vie (travail, relations, sports et loisirs, …) et l’ajuster régulièrement, l’adapter aux changements, aux évolutions et surtout à vos capacités, à votre énergie. Voyez-le à la fois comme un guide et un baromètre.

Limitez vos temps de travail. Gardez à l’esprit la phrase suivante : « Travailler pour vivre et non pas vivre pour travailler ». Déconnectez-vous, accordez-vous des temps de repos, de détente et de sommeil, indispensables à votre santé, par exemple en participant à des séances de relaxation[15] ou en réalisant une activité sportive, créative, culturelle, artistique … qui vous plaît.

La relaxologie peut être une solution bénéfique pour prévenir l’épuisement professionnel car elle permet notamment de calmer le mental, de dissiper les tensions corporelles, d’améliorer le sommeil ainsi que la gestion du stress et des émotions, de renforcer la confiance en soi. La pratique des exercices intégrés dans le quotidien favorise un équilibre salutaire. 

Si vous constatez des symptômes de plus en plus fréquents (maux de tête, de ventre, de dos, …). Si vous avez l’impression que « ça s’emballe », que vous perdez pied. Si vos proches (collègues, famille, amis) vous disent qu’ils constatent des changements dans votre comportement, qu’ils ne vous reconnaissent plus : écoutez-les et parlez-en avec eux. N’attendez pas ! allez consulter immédiatement votre médecin traitant.

Votre santé est votre bien le plus précieux. Prenez en soin. Il vaut mieux consulter inutilement que d’ignorer le problème et le laisser s’aggraver. La descente est progressive, mais la chute est douloureuse et la reconstruction longue et ardue.

Pour vous préserver : respectez vos limites, écoutez votre corps, écoutez-vous.
 

[1] https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/france-championne-du-burn-out-en-europe

[2] https://empreintehumaine.com/wp-content/uploads/2022/07/BT10-Infographie-1-1.pdf

[3] https://www.focusrh.com/sante-social/la-detresse-psychologique-et-l-absenteisme-en-hausse-dans-les-entreprises-35267.html

[4] https://technologia.fr/wp-content/uploads/dlm_uploads/2022/03/Etude-BO-FINALE.pdf

[5] https://www.has-sante.fr/jcms/c_2769318/fr/reperage-et-prise-en-charge-cliniques-du-syndrome-d-epuisement-professionnel-ou-burnout

[6]https://www.google.fr/books/edition/Burn_out_ce_n_est_pas_votre_faute_mais_c/6cAZEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover

[7] https://www.linkedin.com/events/unm-decinr-pondauxquestionsquet7207375445552513024/theater/

[8] https://www.souffrance-et-travail.com/guides-pratiques/auto-evaluation-epuisement-professionnel/

[9] https://librairie.bod.fr/burn-out-debut-dune-nouvelle-vie-jean-cedric-violet-9782322523054

[10]https://www.google.fr/books/edition/Quand_le_travail_vous_tue/mhUXCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover

[11] https://youtu.be/LztJSzx51wk?si=Sh7nXtqAYoTR5azX

[12] https://www.souffrance-et-travail.com/magazine/livres/ils-ne-mouraient-pas-tous-mais-tous-etaient-frappes-marie-peze/

[13]https://www.google.fr/books/edition/Trop_bon_%C3%A9l%C3%A8ve_au_travail_Attention_da/fqUPEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover

[14] https://www.e-marketing.fr/Assets/Img/FICHEOUTIL/2017/12/323922/843849-1-F.jpg

[15] https://www.ecoledustress.com/activites-relaxologues-biosappiens/

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